LA VALISE AUX LIVRES
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Le grand feu, Léonor de Récondo
13 avr. 2024
Temps de lecture : 2 min
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« Ilaria vivra en s’élevant. » Le 31 mai 1699, Ilaria naît et est confiée à la Pietà, sa mère ayant d'autres aspirations pour sa fille que celle du magasin d'étoffes. La Pietà est réputée pour ses messes chantées et sa mère rêve de l'entendre chanter "parmi les anges".
Ilaria est acceptée en échange des tissus nécessaires à la confection des robes blanches portées par les 867 jeunes filles de l'institution, qui n'accueille que des orphelines ou des filles de parents fortunés pour payer leurs cours de musique.
« Une voix d’or dans les bras d’une enfant ! » Ilaria commence à apprendre le violon dès l'âge de six ans, par mimétisme, avec l'une de ses aînées, sous la tutelle du maestro Antonio Vivaldi. La transmission est une valeur importante de la Pietà, et la tradition veut que l'on donne ce que l'on a reçu.
« Elle se demande si Venise est une ville d’eau parce que justement tout s’y enflamme. » Elle se lie d'amitié avec Prudenza Leoni, une fillette ingénieuse, déterminée et loyale, issue d'une famille aisée, qui vient prendre des cours de chant. Celle-ci aide Ilaria à réaliser son rêve de franchir les murs de la Pietà et de découvrir Venise. Au cours des sorties avec la famille Leoni, Ilaria découvre la ville d'eau, avec ses gondoles et ses canaux, et surtout son foisonnement, qui contraste avec l'austérité de l'institution.
Très vite, Paolo, le frère aîné de Prudenza, un rêveur épris de liberté, tombe éperdument amoureux d'Ilaria. Il vole le ruban rouge qui orne son uniforme blanc, tombé à terre, et se l'enroule autour de l'abdomen, portant toujours cet amour avec lui. Il est fiévreux de rêves de gloire, à l'instar des héros de la mythologie, et rêve de partir défendre l'une des dernières îles vénitiennes, Tinos. Quant à Ilaria, elle est fiévreuse lorsqu'elle joue du violon. Elle brûle et « elle a l’impression que tout s’enflamme, la touche, le violon, les cordes qui s’entortillent sous la chaleur... »
J'ai adoré ce roman, le meilleur de l'auteur pour moi, touchée par l'amitié indéfectible de Prudenza et Ilaria, la douceur et la bonté de Bianca, la solitude d'une vie monotone de la Pieure bouleversée par le regard d'Ilaria sur le peu du monde qu'elle aperçoit du haut des murs, les rêves de grandeur de Paolo et, tout simplement, j'ai été emportée par la fièvre qui émane de ce roman !